D'après le ministère de
la Santé, 3500 personnes, essentiellement des femmes, exercent
le métier de diététicien en France, dans le secteur
public comme dans le privé. Titulaires d'un BTS diététique
ou d'un DUT biologie appliquée, option diététique,
ces techniciens de la nutrition ont vocation à élaborer
des programmes alimentaires adaptés non seulement aux besoins,
mais aussi aux goûts de chacun, bien portants ou malades. En dépit
d'un taux de chômage élevé de l'ordre de 15 %, d'après
l'Association des diététiciens de langue française
- (ADLF), Michèle Rebierre, chef de travaux de classes de BTS
diététique au lycée Rabelais, à Paris, constate
que " les diplômés qui prospectent de manière dynamique
trouvent un premier emploi en trois ou six mois, même s'il s'agit
d'un CDD ou d'un remplacement ".
Si les occasions se font rares à l'hôpital,
faute de créations de poste, Michèle Rebierre estime que
"les recherches sont plus fructueuses du côté de la restauration
collective et auprès des grandes entreprises agro-alimentaires.
Actuellement en plein essor, la thalassothérapie apparaît
comme un secteur prometteur, de même que le milieu sportif, qui
reste à explorer".
Débouché
traditionnel des jeunes diplômés, le milieu hospitalier
leur propose des fonctions très complètes : " D'une part,
nous assurons le suivi des patients auprès de qui nous procédons
à des enquêtes alimentaires afin de leur prescrire un régime
adapté, en leur donnant, au besoin, des exemples de recettes.
D'autre part, nous veillons au respect de l'équilibre nutritionnel
des menus, en contrôlant notamment la conformité des plateaux
servis avec le régime défini pour chacun ", témoigne
une diététicienne dans un grand hôpital parisien.
Avant de souligner trois points essentiels à ses yeux : " Il
faut être à l'écoute des gens, combattre sans relâche
les idées reçues en matière nutritionnelle, sans
oublier que l'alimentation doit rester un plaisir. ". Les municipalités
et les directions départementales de l'action sanitaire et sociale
(Ddass) constituent l'autre employeur du secteur public, même
si les élus s'en remettent de plus en plus - pour des raisons
budgétaires - aux diététiciens salariés
des grands groupes de restauration collective. Conséquence :
" Nous ne
sommes qu'une centaine à travailler dans les collectivités
locales, alors que seul l'emploi public peut garantir une réelle
indépendance par rapport à tout prestataire de services
", estime Bernadette Dràï responsable du service restauration,
hygiène et santé à la mairie de Meudon (Hauts-de-Seine).
Là aussi, la tâche est extrêmement variée,
qu'il s'agisse de veiller à l'équilibre des repas servis
dans les cantines scolaires et dans les clubs du troisième âge
ou à celui des plateaux livrés au domicile des " seniors
".
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Ceux
qui pratiquent leur métier en libéral ne sont au total
que 250 pour toute la France. Dans le privé, les professionnels
peuvent être salariés des entreprises de deux secteurs
: la restauration collective et l'agro-alimentaire. N° 1 sur le
marché de la restauration de groupe, Sodexho emploie une centaine
de diététiciennes, dont deux embauchées cette année
(pour un salaire de 13 000 F brut). " Pour les repas des écoles
comme pour ceux des sociétés privées, notre travail
consiste surtout à transformer les apports en nutriments nécessaires
à l'organisme en menus équilibrés ", fait valoir
une spécialiste de Sodexho.
Autre pôle d'activité : les grands noms de l'agro-alimentaire.
Ils s'attachent de plus en plus souvent les services de diététiciennes,
dont beaucoup sont affectées au service consommateurs.
Timidement, certains mettent aussi en place un service
nutrition : responsable de ce département
(qui ne compte que quatre personnes dont deux diététiciennes)
chez Nestlé, Simone Prigent confie qu'elle joue "d'abord un
rôle
d'expertise auprès du service marketing, afin de valider les
indications diététiques portées sur les emballages.
J'élabore ensuite la communication nutritionnelle des marques
de Nestlé, destinée aux médecins ". Pour cette
fonction, il faudrait revoir la formation initiale insuffisante
: "
Deux ans, c'est trop court. Il faudrait développer les enseignements
en marketing, en qualité, en microbiologie... ", conclut-elle. |